Le Contrat d'Engagement Jeune : une aide pour sortir de la galère

Transcription vidéo Le CEJ présenté par des jeunes et des conseillers de la Mission Locale

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Ça fait deux ans que j'ai arrêté l'école. J'ai fait un service civique de 8 mois et maintenant je suis à la Mission Locale depuis deux mois.

Ingrid : « Avant d’être à la Mission Locale, j’ai fait 5 ans d’études en automobile. J'ai obtenu un CAP peinture en carrosserie et un SAPI carrosserie. J'ai raté mon bac et j'ai été démotivée, du coup, de ce domaine-là et le proviseur m'a donc proposé une autre alternative, proposé des stages et là ça fait trois mois que je suis inscrit à la Mission Locale. » 

Ala Eddine : « J’étais à l'armée de Terre. J'ai fait 7 mois d'armée de terre. Après ça ne me correspondait pas. J'ai arrêté, après je suis tout de suite venu à la Mission Locale, du coup, ça fait un mois maintenant je suis à la Mission Locale. »

Lorenzo : « Ça fait un an que j'ai raté le cursus scolaire après le bac. Pendant ce temps, j'ai fait des recherches de mon côté sur ce que je pourrais faire par la suite. J'ai découvert la Mission Locale et je me suis inscrit, il y a peu de temps, il y a moins d'un mois en CEJ. »

Sophie El Houmi, Conseillère Emploi Formation : « Pour bénéficier du contrat d'engagement jeune, il faut être âgé entre 16 et 25 ans. Il faut également être ni en emploi, ni en formation, ni à l'école, et une allocation financière est possible si les ressources du jeune sont faibles. Un jeune peut rentrer dans le contrat d'engagement jeune s'il souhaite s'engager dans un parcours intensif à hauteur de 15 à 20h par semaine, et s'il souhaite également travailler son projet professionnel, son orientation, son employabilité etc. C'est avant tout un parcours qui est personnalisé avec un conseiller qui est dédié. »

Nickolas : « Au sein du contrat d'engagement jeune, on a des ateliers sur la confiance en soi, sur l'entrepreneuriat. On a également des moments avec nos conseillers sur comment faire un CV, comment construire sa lettre de motivation, sur les démarchages d'entreprise.

Ingrid : « Depuis que j'ai signé mon contrat d'engagement jeune, j'ai pu participer à plusieurs ateliers. J'ai pu faire l'atelier numérique où on développe nos connaissances sur Word ou Excel. J'ai travaillé la confiance en moi, les 13 compétences qu'on peut acquérir aussi bien dans la vie de tous les jours, que dans le monde du travail. J'ai aussi pu avoir plusieurs rendez-vous avec mon conseiller référent pour travailler mon projet professionnel, travailler mon CV, mes lettres motivation et j'ai aussi pu trouver un stage de 15 jours dans le domaine de la petite enfance. »

Alice Gouerec, Conseillère Emploi Formation : « Après la réunion d'information le jeune, une fois sur dossier constitué, sera orienté sur une semaine de mobilisation au terme de laquelle trois parcours lui seront proposés : un parcours mobilité lui permettant de rapidement se préparer au permis de conduire, un parcours orientation lui permettant de définir son projet professionnel et d'accéder à une éventuelle formation et enfin un parcours emploi pour le jeune mobilisé vers l'emploi assez rapidement. Un accompagnement individuel, bien sûr, lui sera proposé et permettra aux conseillers de le suivre régulièrement sur ces six mois d'accompagnement et les différents ateliers, auxquels il pourra participer pendant ce temps, sont des ateliers orientés vers les différents thèmes tels que la technique de recherche d'emploi, des ateliers au code de la route, ou bien encore un parcours santé lui permettant de découvrir les structures du territoire géographique. »

Ala Eddine : « J'ai un projet professionnel de faire une formation de coach sportif et la Mission Locale, ça va me permettre de trouver cette formation et surtout m’aider financièrement et m'aider pour trouver l'entreprise, et tout ça en fait, des contacts où je peux commencer ma formation.

Lorenzo : « Le contrat d'engagement jeune sert à bâtir mon projet professionnel qui est de travailler dans les métiers du web via différents ateliers, des formations ou même des stages. »

Nickolas : « Le contrat d'engagement jeune apporte beaucoup de d’aisance personnelle ainsi que professionnelle. Il m'apporte aussi une allocation de 500 euros par mois pour finaliser nos projets comme le permis, les formations. »

Ingrid : « Ce que je pense de l’allocation du contrat d'engagement jeune, c'est que c'est un vrai plus dans la vie quotidienne, mais c'est pas du tout pourquoi je suis là. Moi, mon projet c'est de trouver mon domaine professionnel. Alors, depuis que j'ai signé mon contrat d'engagement jeune, ça m'a apporté beaucoup de confiance en moi, du travail sur moi-même. J'ai redoublé d'efforts et aujourd'hui, je sais où je vais et je sais ce que je veux. Mon projet, du coup, c'est la petite enfance et ce que j'attends du contrat d'engagement jeune, c'est de me faire découvrir, du coup, ce métier pour éviter de me relancer dans des études sans savoir où je vais et pouvoir m'épanouir dans mon domaine. »

Nickolas : « Alors mon projet est de finaliser mon BAFA ainsi que de financer mon permis et ensuite retourner dans le monde de l'entreprise en tant que vendeur commercial. »

Sophie El Houmi, Conseillère Emploi Formation : « Les jeunes que j'accompagne aujourd'hui, depuis quelques semaines déjà, qui sont dans le contrat d'engagement jeune, sont aujourd'hui plus dynamiques. Le fait d'être dans un parcours de 15 à 20h par semaine permet vraiment une motivation. Ils se projettent davantage sur des formations, sur un contrat d'apprentissage ou sur, tout simplement, un emploi. »

 Ingrid : « Moi j'aimerais bien me lancer dans la petite enfance d'abord en découverte et puis ensuite, peut-être, en faire mon métier. »

Lorenzo : « Et moi, je pense que j'aimerais bien faire web designer pour travailler dans le webmarketing et du coup peut-être me former ou trouver des stages grâce au CEJ. »

Thierry Guiblais, directeur de la Mission Locale : « Le contrat d'engagement jeune a été l'occasion pour la Mission Locale Isère Rhodanienne de repenser son offre de service en embarquant l'ensemble des salariés dans une réflexion autour des fondamentaux, que sont bien sûr les questions de l'emploi et de la formation. Cela a été également l'occasion de déployer, d'intensifier nos partenariats avec les acteurs du territoire, que ce soit l’E2C, que ce soit également Pôle emploi avec qui nous avons développé des comités territoriaux au plus près de nos territoires d'intervention, mais également en impliquant l'ensemble des acteurs économiques, les entreprises autour d'une offre de services basée notamment sur les découvertes de métiers, les immersions, et bien sûr des opérations de recrutement. Tout d'abord, il est important de rappeler que le contrat d'engagement jeune s'inscrit dans la continuité de la garantie jeune, dispositif dans lequel les missions locales ont développé une expertise. Le second point important, il me semble, c'est que ce contrat d'engagement jeune permet de valoriser le travail des conseillers des équipes des Missions Locales, de manière générale, dans le cadre d'un dispositif structurant et structuré, et puis enfin, je vois dans ce contrat d'engagement jeune, l'occasion de se mettre en ordre de marche d’une certaine manière dans le cadre des futurs labellisations des Missions Locales. »

Infographie : Côté Formations remercie Ingrid, Ala Eddine, Nickolas et Lorenzo, toute l’équipe de la Mission Locale Isère Rhodanienne et spécialement Abou pour les images.

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Présentation du CEJ - Jeunes en rupture par Benoit Lebeau de l'assocition Capso

Benoit Lebeau : " Le CEJ - JR, ça veut dire le contrat engagement jeunes pour les jeunes en rupture. Et c'est un dispositif qui est né d'un appel à projets de l'État en 2022, où le constat a été fait que les Missions locales et les pôles emploi portent le Contrat Engagement Jeune dit classique. Énormément de jeunes ont pu s'inscrire et se positionner dessus. Or, il restait des jeunes hors des radars, éloignés du service public de l'emploi. Et pour ces jeunes-là, l'idée pour l'État, c'était d'envoyer des associations trouver ces jeunes, les ramener vers les dispositifs de droit commun que sont les missions locales, Pôle emploi ou l'insertion. Et pour cela, en fait, on a des équipes éducatives, pour nous dans le département de l'Ain, qui vont repérer ces jeunes, donc les rencontrer, les remobiliser pour lever les freins et les ramener dans le cadre du service public de l'emploi."

Infographie : "Comment repérez-vous les jeunes en rupture ?"
 

Benoit Lebeau : "On a une équipe éducative qui est composée de deux éducateurs spécialisés qui, régulièrement, mènent très régulièrement, trois ou quatre fois par semaine, vont sur des territoires bien ciblés qu'on a défini avec les partenaires pour rencontrer des jeunes. Donc on va là où ils habitent, dans leur environnement de vie, là où il peut y avoir des regroupements, là où il peut y avoir des événements festifs aussi, en leur expliquant notre démarche, cette mission. On est sur de la libre adhésion, on est là pour les accompagner à s'insérer de manière socio professionnelle sur des problématiques immédiates que eux peuvent voir, mais aussi après, sur ce que les collègues peuvent diagnostiquer. Et aussi, on a de la chance d'avoir dans l'équipe une chargée d'insertion qui est spécialisée dans amener un jeune vers l'emploi ou la formation ou a aussi un retour à l'école. Et on a aussi la chance d'avoir une psychologue qui peut rencontrer les jeunes et les aider à travailler sur eux mêmes. Car souvent, il s'agit quand même de jeunes qui, soi, ne savent pas exactement ce qu'ils veulent faire plus tard ou qui n'ont pas une grande confiance en eux mêmes. Et on peut travailler ces points là avec eux."

Infographie : "Comment travaillez-vous avec les jeunes ?"

Benoit : "On débute une phase de remobilisation. C'est ça un grand mot qui veut dire qu'on fait les collègues de manière individuelle avec le jeune ou collectif suivant là où il est plus à l'aise. On lui propose des actions destinées à développer ses capacités psychosociales et aussi ses compétences. Ça peut être l'accompagner sur des freins. Qui peut rencontrer logement, justice, famille ? Comment on s'adapte à son environnement, comment on vit dans son environnement, mais aussi des actions collectives. Pour exemple, nos jeunes ont pu participer à l'élaboration d'un labo de l'emploi sur Bourg en Bresse le week end dernier. Ils ont pu participer aussi à la création d'un événement autour du dépassement de ce limites, avec un match de l'équipe de France amputé qui a eu lieu à Oyonnax. Donc on inclut nos jeunes dans ces actions là pour leur montrer qu'ils ont des compétences qui peuvent les mettre en avant. Et aussi, on travaille très en lien avec les missions locales puisque ce sont eux qui ont les outils aujourd'hui pour accompagner les jeunes dans la réinsertion socioprofessionnelle en les mettant en action avec les missions locales et en étant vraiment complémentaires dans ce qu'on peut leur proposer."

Infographie : "A qui s'adresse le CEJ - jeunes en rupture ?"

Benoit : Ce sont les jeunes entre seize et 25 ans qui sont éloignés de la Mission locale et de Pôle emploi, c'est à dire qui ne sont pas allés à la Mission locale ou à Pôle emploi depuis au moins cinq mois ou qui n'ont jamais été inscrits. Donc ça concerne plein de jeunes qui font parfois le choix de ne plus aller dans ces institutions, ou alors qui ne connaissent pas, ou alors qui n'y vont plus parce que trop éloignés de chez eux. Donc l'idée pour nous, c'est vraiment de rencontrer ce public et de le pouvoir, le ramener vers ses institutions ou lui proposer un accompagnement adapté."

Infographie : "Avec qui travaillez-vous ?"

Benoit : "Dans le cadre du JRE, on travaille de manière très étroite avec les missions locales du département de l'Ain, puisque les missions locales sont celles qui sont les référents pour les jeunes entre seize et 25 ans et qui, elles, s'occupent des jeunes éloignés du droit commun et qui sont plutôt loin des institutions. Donc, même quand on rencontre un jeune, on essaye de travailler de manière en étroite collaboration avec les missions locales, puisque celles qui ont aujourd'hui les outils pour ces jeunes là et l'expertise des jeunes, nous, notre plus grand du travail, c'est d'aller repérer ces jeunes et les ramener, recréer du lien et du lien de confiance avec eux pour que la Mission locale puisse ensuite faire ses missions dédiées aux jeunes. On travaille tout d'abord avec la Mission locale de l'Unapel Garde sur le volet logement au travers du clash avec une référente qui rencontre les jeunes pour les accompagner. Comment on accède à un logement, que ce soit de manière autonome et indépendante ou dans le cadre d'une formation ou d'un apprentissage. Et aussi avec une structure qui s'appelle CF qui, eux, accompagne les jeunes sur un permis de conduire boîte automatique puis boîte manuelle que pour 30 €. L'une des seules conditions est d'être accompagnés par Ipsos et d'être vraiment engagés dans cet accompagnement."

Infographie : "Quelle est la philosophie de l'association Capso ?"

Benoit : "On prend le jeune comme il est là où il en est, c'est à dire que chaque jeune a des compétences, des capacités. On a tous des difficultés à un moment donné et l'idée pour nous, c'est vraiment de se dire que comment on peut développer les compétences du jeune et l'aider à dépasser ces difficultés puisqu'aujourd'hui tout le monde et tout le monde a la capacité d'arriver vers un avenir et de le choisir."

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