Lors de ces dernières années, Nadia Vadori-Gauthier a développé autour du projet Une minute de danse par jour, une façon de danser en relation à l’environnement qu’elle a nommé Corps sismographe. Par la danse, le corps sismographe entre ainsi en résonance avec différents lieux, leurs empreintes temporelles, énergétiques ou émotionnelles. Il s’agence aux espaces, un dialogue s’instaure. Le corps dansant se fait le révélateur de l’endroit où il se trouve. Tout comme un sismographe qui trace les informations qu’il reçoit, le Corps sismographe trace simultanément et en temps réel, des informations vibratoires-ondulatoires provenant d’un environnement naturel et des informations émanant de parts inconnues ou inconscientes, dites « parts informulées ».
Sélectionnant différents points d’entrée, il compose tour à tour à partir de sources internes et/ou externes, sensorielles et/ou émotionnelles, les interconnectant les unes aux autres. Il se fait ainsi le révélateur de l'endroit où il se trouve. Ainsi, plutôt que de danser, il s’agit d’être dansé par les lieux, les circonstances, les atmosphères. La danse devient la manifestation du lien entre le corps et son environnement. Elle capte et révèle les énergies des lieux sans chercher à leur donner une signification, afin de rendre visible ce qui n’apparaît pas toujours à la perception ordinaire. Tissant des liens de continuité entre humain et non-humain, conscient et inconscient, visible et invisible, ombre et lumière, elle connecte à la Terre.
Une des pratiques qui nourrissent ce processus de création est le Mouvement authentique, pratique ressource et méditative en danse crée dans les années 50, aux États-Unis. Cette pratique, qui s’effectue sans musique et les yeux fermés en présence de témoins, n’est pas destinée à la scène ou à la performance publique. Toutefois, depuis douze ans, Nadia Vadori-Gauthier s’intéresse à la façon dont elle nourrit les processus d’expression et de création. Elle a élaboré au fil du temps différents protocoles à des fins de danse et de performances publiques. L’enjeu est de pouvoir rester connecté à des parts d' inconscient et d’imaginaire, tout en investissant des processus de partage de l’émotion et de la sensation, par la danse, dans l’improvisation ou la composition instantanées. Ce stage n’est pas un stage de Mouvement authentique. Il propose des chemins de création et d’expression à partir de cette pratique.